Lavoirs publics et laveuses
Même si, après l'aqueduc voulu par le maire Siro Andreea Carli avait assuré l'approvisionnement en eau de la ville, le problème de l'eau pour certains besoins domestiques restait le même. On parle notamment du lavage et du séchage du linge de maison.
Naturellement, les maisons n'étaient pas équipées de systèmes d'approvisionnement en eau courante et il fallait donc laver les vêtements dans les ruisseaux ou les canaux, et les machines à laver électriques ont vu le jour près d'un siècle plus tard.
À l'époque, lorsqu'il n'était pas possible de faire la lessive à la maison (une "lescia" utilisant des cendres et de l'eau bouillante) ou sur les rives des cours d'eau, étant donné l'inconvénient et la dureté du travail et compte tenu également du fait que les maisons étaient mal équipées en ce qui concerne la possibilité d'étendre pour sécher le linge comme les draps, les couvre-lits ou autres, les femmes au foyer, surtout celles qui pouvaient se le permettre, préféraient confier la tâche de faire la lessive, du moins celle du printemps, aux femmes qui l'apportaient au lavoir public. C'était alors à la ménagère de le repasser avec le fer à repasser à charbon de bois.
Ainsi, une catégorie de travailleurs spécialisés a été créée, qui travaillait pour le compte de tiers. "Les blanchiseuses", comme l'appelait un célèbre photographe.
Ces lavandières utilisaient des techniques anciennes, élaborées et laborieuses, en utilisant de l'eau bouillante, de la cendre comme détergent, de la soude et du savon de Marseille.
Chaque fois que cela était possible, mais souvent les professionnels devaient y renoncer, on ajoutait de la lavande ou du laurier à l'eau de lavage pour parfumer les vêtements.
Lors du rinçage du linge, la "salda", une sorte de pansement, mélangée au "turchinetto", était utilisée pour donner au linge une teinte bleu clair et faciliter le travail sur les vêtements à repasser.
Les lavoirs publics ont été créés spécialement à cette fin et se composent d'une ou plusieurs baignoires à eau réglable, de toits pour s'abriter du soleil et des intempéries et même, dans certains cas, de séchoirs.
Ces lavoirs, à une époque ultérieure, ont été préparés, par la Communauté, dans différents quartiers de la ville. Ceux dont nous avons la mémoire sont ceux de la Via Morado, de San Costanzo, de Porta San Giuseppe et de Piazza Bresca.
Comme on peut le voir, la zone la plus desservie était celle de Pigna.
Le quartier ancien, pénalisé du point de vue de l'eau et de l'assainissement, trouvait dans les lavoirs publics une contribution indispensable à l'équilibre hygiénique précaire de l'époque.
(texte librement tiré de diverses sources écrites)