Avocat et Député
L'une des personnalités les plus illustres, mais aussi les moins connues, de la scène politique locale et nationale du XIXe siècle est certainement l'avocat de Sanremo, Giuseppe Ameglio, qui a été bien reçu pour avoir défendu le caractère italien de Sanremo à l'occasion du transfert du district de Nice en France et pour avoir soutenu l'institution du lycée classique de la ville au ministère de l'éducation.
Ameglio est né à Sanremo le 5 janvier 1818 d'Antonio et Angela Martini.
Après avoir obtenu une licence en droit à l'université de Gênes, il a exercé pendant un certain temps comme avocat à Nice, puis est retourné à Sanremo pour se consacrer à l'activité politique. Elu membre du Parlement subalpin lors du second tour de scrutin du 19 novembre 1857, il reste sur les bancs de la Chambre pendant les sixième et septième législatures, adhérant aux positions de l'extrême gauche.
Au cours de son mandat parlementaire, il s'est exprimé à plusieurs reprises pour défendre les intérêts économiques du district de Matuzian. Le 5 juin 1858, par exemple, il adresse un appel au gouvernement concernant l'échec de la construction de la ligne de chemin de fer prévue le long de la côte ligure, en soulignant la nécessité impérative d'un tel ouvrage pour le développement économique de la région.
Le 29 mars 1860, il est réélu député, toujours pour le collège de Sanremo, en décidant de siéger à nouveau sur les bancs de la gauche. À l'occasion des négociations entre le gouvernement de la Savoie et le gouvernement transalpin en vue du transfert du Nizzardo à la France, il s'est employé à empêcher que les villes et communes de l'extrême ouest de la Ligurie ne soient incluses dans le traité de transfert. Ceci est confirmé par une série de lettres qu'il a envoyées à l'ancien maire de Sanremo, Giuseppe Corradi, actuellement conservées dans la section des archives de l'État de Sanremo.
Significative, dans ce sens, est la lettre qu'il écrivit à Corradi, de Turin, le 3 avril 1860, pour l'informer des derniers développements de la situation :
« Cher Monsieur le Maire, ayant eu hier une brève conversation avec M. Conte di Cavour, il m'a assuré, et m'a chargé d'assurer à cette Mairie, que S. Remo et Vintimille ne craignaient pas d'être annexés à la France, et qu'ils continueraient à faire partie du Royaume d'Italie. Aujourd'hui, j'ai alors commencé à sentir le terrain par rapport à la tâche qui m'a été confiée par ce conseil municipal, et on m'a fait sentir que même dans l'état provisoire où se trouvait le quartier de Nice, les autorités gouvernementales continueraient à résider dans cette capitale jusqu'à son occupation définitive par le gouvernement français. Avec tout cela, je ne cache pas le fait que l'offre de commodités locales, si le besoin s'en faisait sentir, produirait toujours un très bon effet, et il était commode pour S. Remo de le faire. J'ai également participé au fait qu'Oneglia a transmis à S.M. une adresse spéciale pour être élevée au rang de centre administratif, et que Savona a fait de même. Il était donc important que S. Remo transmette également sa demande sans délai, afin que le gouvernement, après avoir soigneusement examiné tout cela, puisse prendre une décision en connaissance de cause. C'est vrai, qu'il m'a été soumis, qu'il était contre notre pays, sa position topographique, c'est-à-dire être à la frontière de l'État sans pays sur ses épaules, et sans avoir l'importance de Nice ; mais c'est une nation qu'il faut cesser de combattre, au lieu de se laisser décourager par elle. Veillez donc à ce que cette adresse soit envoyée le plus rapidement possible, car le temps presse. Il sera donc préférable qu'une telle adresse ou un document portant le cachet consulaire soit envoyé au ministère de la guerre en ce qui concerne la demande d'un régiment ».
Il s'est également engagé à obtenir la création à Sanremo d'un lycée classique en remplacement de celui qui existait déjà à Nice, devenu français après le transfert de cette ville en France. On en trouve la preuve dans la lettre qu'il a envoyée au maire Corradi le 29 mai 1860, l'informant de l'approbation d'un nouveau lycée dans notre ville. Dans la lettre qu'il écrivit au premier citoyen matutien :
« Je m'empresse de donner à la S.V. la nouvelle consolante que le Ministre de l'Education me donne en ce moment ; c'est-à-dire qu'il a été décidé en Conseil des Ministres qu'à S. Remo le lycée serait créé. Je crois aussi qu'il ne sera pas opportun pour le moment de donner de la publicité à cette nouvelle, puisque les onegliesi iraient faire mille cris, et qui sait ce qu'ils pourraient encore réussir ».
Finalement, grâce aussi à son intérêt rapide, le ministre de l'éducation Terenzio Mamiani aurait accepté les demandes des autorités municipales de Sanremo de créer un lycée royal dans notre ville, officiellement fondé par décret du roi Vittorio Emanuele II le 14 juillet 1860.
Après la création du lycée, il travaillera également à l'ouverture d'un institut nautique dans la ville. Le 18 juillet 1860, il est élu conseiller provincial de la nouvelle province de Porto Maurizio pour le district de Sanremo, entamant une collaboration fructueuse avec le président de l'administration provinciale Giuseppe Airenti, en sa qualité de vice-président.
Dans les mois précédant immédiatement la création de la nouvelle province, il avait également travaillé dur pour désigner sa ville natale comme capitale du nouveau district administratif, en soulignant les raisons historiques et économiques qui auraient dû conduire au choix de Sanremo, plutôt qu'Oneglia ou Porto Maurizio. Précisément sur ce problème, on a conservé une lettre qu'il a adressée au maire Corradi le 3 juin 1860, dans laquelle il écrit entre autres :
« Entre Oneglia et Porto-Maurizio, qui jusqu'à présent étaient en désaccord, ils traitent maintenant d'une transaction pour poursuivre ensemble S. Remo. Tout cela augmente sans aucun doute nos difficultés en raison des questions encore en suspens. En tout cas, loin d'abandonner la lutte, je ne manque pas de faire tous les efforts possibles pour essayer de combattre les influences de ces deux pays ».
Comme on le sait, la solution de compromis consistant à attribuer la capitale provinciale à Porto Maurizio et le siège du Tribunal à Oneglia aurait finalement prévalu, tandis que Sanremo était érigée en sous-préfecture (elle le restera jusqu'en 1926).
Il meurt à Voltaggio, dans la province d'Alessandria, le 26 juillet 1881.
(Source: Andrea Gandolfo)