Patriote

La reconnaissance impérialeIl est peu connu mais mérite qu'on se souvienne de lui car il a passé toute sa vie et toutes ses possessions pour le bien de son Sanremo.

Il est né à Sanremo le 29 novembre 1697 de Franco et Angela Mari Sardi.

Il succède à son père Tomaso comme consul impérial à Vienne, il s'emploie à défendre les intérêts de sa ville natale contre les prévarications des Génois et obtient que la République de Gênes soit convoquée par l'empereur François Ier en avril 1754, pour rendre compte, dans les deux mois, des plaintes formulées par le peuple de Sanremo et s'abstenir de causer de nouveaux dommages à la ville et des torts subis lors de la révolution de l'année précédente.

Après l'échec de cette convocation, Sardi, du 5 décembre 1755 au 12 juillet de l'année suivante, fait imprimer à Bâle, en 1755, par un anonyme, un mémorial en français intitulé : « Essai sur les démélés de la République de Gênes et de l'état impérial de Saint Rémo. Il fit imprimer à ses frais plusieurs mémoriaux dans le but de prouver que la ville de Sanremo » était soumise à l'Empire et que, par conséquent, Gênes n'avait aucun droit. Il semble que le mémorial français ait été compilé par l'abbé C. Montagnini, comte de Mirabello, qui est mentionné à plusieurs reprises par Sardi lui-même dans son testament du 25 avril 1765, qui le désigne comme l'un des exécuteurs testamentaires, lui ordonnant également d'être l'héritier de tous ses manuscrits et documents. De plus, tant qu'il a vécu, Sardi s'est battu avec acharnement pour la cause de Sanremo, déposant constamment des appels et des pétitions avec des dépenses énormes qui ne lui ont jamais été remboursées.

En 1764, à l'occasion de l'élection du nouvel empereur du Saint-Empire romain, il envoya un mémorial aux grands électeurs afin d'obtenir que le chapitre des Césariennes mentionne explicitement les droits impériaux sur la ville de Matuzie. Le gouvernement génois, inquiet de l'initiative de Sardi, a décidé d'envoyer l'ambassadeur Ferrari à Francfort pour s'occuper personnellement de cette pratique épineuse.
Arrivé dans la ville allemande au début du mois de mars 1764, l'ambassadeur génois réussit à obtenir l'appui d'un avocat local, qui lui fournit une copie de tous les documents concernant Sanremo, tandis que tous les ambassadeurs présents à l'élection lui assurent qu'ils rejetteront la demande de Sardi.
En effet, la Diète n'a pas ignoré les promesses faites à l'ambassadeur de la République et le 23 mars 1764, il rédigea le texte de la Capitulation, signé quatre jours plus tard, sans y inclure la sentence incriminante concernant la domination impériale sur Sanremo.
Cependant, Sardi, prévoyant l'issue de la réunion de la Diète, avaient écrit à Agostino Patrone, exilé à Turin, afin qu'il soit intéressé à faire signer une procuration aux habitants de Sanremo.
Une délégation de Sanremo se rendit ensuite à Perinaldo pour signer la procuration le 16 décembre 1763, qui fut ensuite signée par Sardi à Carlo Wagner, secrétaire de l'Électeur de Trèves, un des participants à la Diète. Ayant rendu impossible la spécification des droits impériaux sur San Remo dans le document final de l'assemblée de Francfort, Sardi joue alors sa carte de réserve, qui ne peut être bloquée : le 28 mars, un appel des habitants de San Remo qui implorent la protection impériale est lu à la Diète.

Un seul des électeurs a rejeté l'appel, trois ont demandé une suspension à la place, mais cinq l'ont accepté en exprimant le Votum ad Imperatorem.

Ce succès de Sardi représente une défaite cuisante pour le gouvernement génois, qui invite l'ambassadeur Ferrari à lui transmettre les noms des signataires du ministère public afin de déverser au moins sur eux une vengeance platonique, qui, d'ailleurs, n'a pas eu lieu dans la réalité en raison de l'impossibilité de Ferrari de réaliser le souhait de son gouvernement.
Entre-temps, le 31 mars 1764, la Diète avait envoyé au nouvel empereur Joseph II une lettre intercessionnelle sur la question de Sanremo, qui fut diffusée immédiatement après dans les gazettes et provoqua des réactions et des commentaires défavorables partout à Gênes.
Dans la capitale de la République, la Giunta dei Confini et le Consiglio minor se voient donc contraints de revenir pour traiter la question complexe de Sanremo, en avertissant les ambassadeurs à Madrid et à Paris que Sardi emprunte une autre voie, définie comme "subordonnée", qui s'avère bien plus dommageable que s'il avait réussi à faire inclure dans la césarée du Capitole la phrase décriée sur les droits impériaux sur Sanremo. Dans les années qui suivirent, les fonctionnaires de la cour impériale poursuivirent leur politique anti-génoise dans le but de publier une nouvelle Conclusion qui aurait signifié la décadence de tous ses fiefs pour la République.

Le 20 octobre 1766, le Conseil impérial publie un Votum par lequel il accuse le gouvernement génois de ne pas avoir adhéré à ses propositions de faire des concessions concrètes aux exilés de Sanremo. Les accusations portées contre Gênes devinrent encore plus graves et autoritaires lorsque, le 20 novembre suivant, l'empereur Joseph II signa une résolution sur les césariennes, dans laquelle il déplorait l'attitude des Génois envers San Remo, dont ils avaient foulé aux pieds les droits impériaux, s'opposant notamment à la juridiction suprême de l'Empire sur cette ville ; l'empereur a alors ordonné au gouvernement génois de s'exonérer des insultes commises en redonnant à la cité matuzienne les droits et prérogatives dont elle jouissait avant la révolution de 1753.

Après la signature du souverain, le décret impérial fut envoyé à la Plénipotence d'Italie afin qu'il soit transmis à Gênes et diffusé dans toute la Ligurie. Le triomphe de Sardi semble assuré : il remercie les conseillers de la cour d'avoir émis le Votum contre Gênes et est également reçu par l'empereur lui-même qui lui assure qu'il fera tout ce qui est en son pouvoir pour soulager Sanremo. En décembre 1766, Joseph II envoya alors par courrier au gouvernement génois un paquet contenant le décret sur les césariennes qui, rejeté par les Serenissimi Collegi, fut lu à la foule par le héraut allemand Andrea Müller le 25 janvier 1767.

La publication du décret impérial provoqua cependant la réaction immédiate du Doge et des gouverneurs génois qui, le 11 mars 1767, publièrent un édit, soigneusement approuvé par le gouvernement français, qui réaffirmait résolument l'indépendance incontestable de Sanremo et du reste de la Ligurie par rapport à l'Empire, tout en ordonnant d'empêcher l'affichage et la divulgation de tout écrit contraire à ce droit sur le territoire de la République. Entre-temps, après le transfert de la Corse en France, Gênes espère que la longue diatribe avec la cour impériale sur le sort de Sanremo prendra enfin fin lorsque, en mars 1769, l'affaire sera rouverte par la présentation d'un appel des Sardes à la Diète de Ratisbonne pour obtenir de nouvelles lettres d'intercession à l'empereur, afin que celui-ci confie l'exécution des décrets impériaux aux princes voisins, comme le roi de Sardaigne et le grand duc de Toscane. Le gouvernement génois a immédiatement pris des contre-mesures pour tenter d'obtenir le soutien des participants à la réunion et en particulier de l'impératrice Marie-Thérèse, qui n'a pas caché sa sympathie pour la République.

Entre-temps, Sardi a présenté à la Diète les mémoriaux habituels, appuyés par 147 documents historiques pour affirmer ses raisons, qui étaient également partagées par les ministres d'Angleterre, du Royaume de Sardaigne, de Prusse, de Hanovre et de Brandebourg. Le 18 août 1770, la Diète approuve le texte du décret accordant les lettres d'intercession sardes de Joseph II, qui est officiellement invité à faire valoir ses droits sur Sanremo. Le gouvernement génois a été très alarmé par ce nouveau décret, qui constitue une réelle menace pour l'intégrité de ses Etats. Entre-temps, Sardi se résigne définitivement à retourner à Sanremo, devenu un fief impérial, décidant de ne s'engager que pour compenser les dommages personnels subis en raison de sa longue lutte contre la République de Gênes. Pour cette raison, en 1772, il présenta à la Chancellerie impériale une demande de compensation pour les dommages que lui avait infligés Gênes avec la confiscation de biens pour la somme totale de 85.000 florins, que l'exil de Sanremo suggéra d'obtenir de la confiscation des biens génois dans les querelles impériales.
La proposition de Sardi fut ensuite ratifiée par le Consiglio Aulico le 27 avril 1772 et officiellement approuvée par une résolution de Césariennes, qui condamnait le gouvernement génois à indemniser le consul de Matuziano pour la somme que ce dernier avait demandée. Finalement, après une bataille qui dura plus de vingt ans pour l'affirmation de la souveraineté impériale sur San Remo et d'innombrables souffrances pour sa condition d'exilé, Sardi, seul et abandonné de tous, mourut à Vienne le 25 mai 1776.

L'intérêt impérial avait alors cessé depuis quelques années, tandis que les exilés de Sanremo étaient morts à l'étranger ou étaient malheureusement rentrés dans leur pays. Le testament de Sardi révèle cependant la volonté manifeste de son extorqueur d'atteindre au moins l'objectif de récupérer l'argent perdu à cause de parents ou de confiscations génoises afin d'apporter un bénéfice final à sa ville.
En fait, il a pensé à répartir ses biens pour créer à Sanremo une école de navigation de plaisance et de droit, un hôpital pour les pauvres et une bibliothèque publique, où les jeunes pourraient étudier gratuitement et soutenir les droits de la ville à l'avenir.

L'exilé a également supplié les monarques et les dirigeants, les ministres et les amis de poursuivre sa lutte pour la défense des droits des Matuziens, afin qu'un jour San Remo, enfin libre, puisse acquérir une place plus honorable dans le monde de la politique, de l'économie et de la culture. Ironiquement, les Sardi ont également perdu la dernière bataille parce que les exécuteurs testamentaires se sont totalement désintéressés de la récupération de l'héritage des Sardi, qui était irrémédiablement perdu.

L'administration municipale a dédié à la famille Sardi la place qui relie la Piazza Bresca à la Via Nino Bixio.

(source : SanremoNews - article d'Andrea Gandolfo)